Laissez-nous retrouver un équilibre avant de nous réorganiser !
La commission régionale de psychiatrie CGT Bourgogne Franche-Comté s’est réunie à Saint-Ylie, dans le Jura, le 8 octobre. Le bilan est accablant et les prévisions inacceptables puisqu’il est prévu 1,4 milliard d’économies dans les hôpitaux pour 2021.
Après le confinement, les mesures du Ségur n’ont manifestement pas suffi. Tous nos hôpitaux peinent à embaucher des infirmiers ou des aides-soignants, malgré quelques mesures locales : mise en CDI après 3 mois de CDD, ou mise en CDI à l’embauche (alors que la règle normale est la titularisation à l’embauche). De nombreux agents demandent des ruptures conventionnelles ou refusent de devenir fonctionnaires. Ceci en dit long sur l’attractivité de l’hôpital et les politiques de certains établissements (mobilité anarchique des agents, organisations de travail dysfonctionnelles délitant le sens donné au travail….).
Tous les établissements fonctionnent sur la « réserve » de personnel, alors que nous attaquons la 2e vague du Covid. Le moins que l’on puisse dire est que les personnels sont inquiets. Epuisés par la 1re vague, en effectifs réduits, il leur faut toujours assurer les soins, tandis que de nouvelles réorganisations se mettent en place avec encore plus de précipitation. Sourde face à l’épuisement des agents, la DGOS envisage même de créer une indemnité pour congés payés non pris pour raison de service à la Toussaint afin préserver des effectifs en nombre suffisant face au Covid-19.
Les agents des établissements pour « handicapés psychiques » (MAS,…) n’ont pas droit à la revalorisation salariale promise (le complément de traitement indiciaire). A l’heure où nous sommes contraints de « réhabiliter » (au lieu de soigner) les patients les plus malades, en les réorientant sur ces établissements, il sera difficile de trouver du personnel.
Pour couronner le tout, la réforme du financement de la psychiatrie n’est pas ajournée. Elle prévoit entre autres de réduire drastiquement le financement des longs séjours et oblige les centres médico-psychologiques à recevoir plus de patients, en les suivant moins longtemps. Comme si quelques séances suffisaient à soigner les troubles psychiques !
Nous demandons une véritable réforme de la psychiatrie qui nous donne les moyens de bien soigner, conformément à nos missions de santé publique. Soigner, ce n’est pas réduire les hospitalisations à tout prix.
Signataires : la commission régionale de la psychiatrie de la CGT de Bourgogne Franche-Comté, le syndicat CGT du CHS d’Auxerre (89), le syndicat CGT du CHS de Dijon (21), le syndicat CGT du CHS de Saint-Ylie (39), le syndicat CGT du CHS de Sevrey (71), le syndicat CGT du CHS de Novillars (25).